« Ontologie »
Les psychothérapies ou thérapies assimilées s'occupent du sujet socio-culturel qui se représente comme "moi", "moi-je" ou "je"; sous son aspect psychique, émotionnel ou physico psychique et des objets ou contenus mémoriels et sensoriels de la conscience relatifs à ce sujet, et sont sensées permettre à la personne désignée de se comprendre, de se connaître, de se clarifier, de se pacifier et de s'équilibrer. C'est sinon mission impossible, du moins un cheminement louable.
Le satsang ou réalisation de soi se concentre sur la conscience elle-même et non sur ses contenus y compris ce fameux "moi", sujet d'identité relatif à cette conscience. Le satsang au travers d'une investigation directe, écartant pour un moment tous contenus, invite à réaliser en soi la pure présence ou "sujet ultime", incernable témoin de toutes les expériences relatives à cette conscience qui transcende et libère le sujet relatif de sa propre importance.
A cet endroit, la paix, l'équilibre, la clarté, la compréhension et la connaissance naturelle émergent spontanément. C'est aussi le lieu de "responsabilité", d'un répondre et d'un vivre vrai non fondé sur les réactions culturellement conditionnées de la personne, mais sur la reconnaissance et la conscience en soi de notre identité réelle, non dépendante des aléas du sujet relatif ou des contenus passagers qui apparaissent dans la conscience.
Il s'agit ici de réalisation et non de thérapie. La guérison ou "mieux-être" du sujet relatif pouvant être un effet secondaire de cette réalisation originelle, mais pas une garantie nécessaire étant compris que l'apparent sujet relatif, corps d'emprunt provisoire d'identité psychosomatique, est en transformation permanente et s'achemine inéluctablement vers une dégradation ou recyclage de ses éléments constituants.
L'effet premier de cette réalisation est un bien-être, sentiment autonome de paix et de réconciliation voire même de gratitude, de joie et d'amour qui ne sont en aucun cas ni des acquis ni des avoirs. La présence réelle - être en soi ou bien-être - ne dépend de rien d'autre que d'elle-même. C'est la libération spontanée des limites auto imposées du jeu de la manifestation.
Et l'on peut rire et frémir devant la béance incroyable de la force de cette farce,
comédie ou drame que l'on se joue à soi-même.
Pour la Pure Joie du Jeu !
"Je vers tu vais, ou, Je me rends à moi".